Nous avons eu la chance d’être recommandés auprès de l’association En avant toute(s) par leur marraine de cœur, qui travaille à France Télévisions et qui nous connaît bien. L’axe créatif s’est très vite imposé comme une évidence, car il était primordial pour les membres de l’asso de mettre en avant le fossé entre ce que vivent les jeunes femmes aujourd’hui dans leur quotidien, et ce que leurs parents imaginent qu’elles vivent. Et c’est justement tout le concept du film, qu’on a mis en images au travers d’un traité noir et blanc très simple et de valeurs de plans assez serrées. On a clairement pris le parti de l’émotion. Car leur histoire, à ces jeunes femmes victimes de violences, en silence, c’est finalement très triste et très touchant.

On n’a pas d’attentes particulières quand on fait un film ou un print asso. On n’a pas cette relation contractuelle stricte, typique de la relations agence-annonceur classique. Mais on a clairement le sentiment d’avoir une obligation de moyens. On s’est tous beaucoup investis pour que les films soient les plus qualitatifs possible, pour que le message soit porté avec respect. C’est un sujet difficile à mettre à l’image, car empreint d’une certaine gravité. En tout cas, nous, c’est comme ça qu’on vit les choses quand on travaille avec une association. Que ce soit pour Surfrider Foundation, Change.org ou En avant toute(s), on est investis d’un devoir très beau et très lourd aussi : mettre en lumière un sujet fondamental, voire vital, auprès d’un public complètement saturé par toutes sortes d’informations.

Les résultats ont été au-delà de nos espérances. Les gens semblent avoir beaucoup apprécié la campagne. Et elle a même remporté plusieurs prix : un Trophée Or aux Deauville Green Awards, un Trophée Argent et le prix du Public au The Lovie Awards, et cette magnifique sélection parmi les plus belles campagnes grandes causes par l’AACC, avec le prix du Public qui s’en est suivi. Je précise qu’on a sorti un troisième film pendant le confinement, suite au constat assez terrible par l’association, que les violences faites aux femmes augmentaient considérablement à ces périodes… Le message était alors « Écoutez l’écrit de détresse des femmes ».

On travaille en moyenne avec une association par an, mais je ne fixe aucune limite, ça se fait de manière très naturelle. Il est évident qu’ayant une société de production à faire vivre, je ne peux pas exclusivement me consacrer aux assos, même si je ne vous cache pas que j’en tire une profonde fierté à chaque fois. Travailler dans la pub peut être difficile même quand c’est bien payé, travailler pour des valeurs qu’on porte et qu’on aime fondamentalement, c’est inestimable et très épanouissant.

Dans notre cas, toutes les associations avec qui nous avons travaillé nous ont tout à fait correctement défrayés. Quand une structure à visée non commerciale, pardonnez mon franc parlé, se bouge le cul pour trouver un peu de fonds, je peux vous dire que ça permet d’établir une relation de confiance indestructible. Ils vous respectent, alors vous les respectez d’autant plus. Un peu comme l’adage qui dit « ensemble on va plus loin ». Et justement, en ce qui concerne mon équipe, nous nous connaissons toutes et tous suffisamment bien pour nous arranger en fonction des projets et des affinités de chacun. Et ce que je peux vous dire, c’est que lorsque je leur ai proposé ce projet, ils ont été assez unanimes et ont répondu d’une seule et même voix « OK, on le fait. » Et je les en remercie encore.